- PROPRIOCEPTIF
- PROPRIOCEPTIFPROPRIOCEPTITerme surtout employé en neurophysiologie pour qualifier un certain type de sensibilité. Cette dernière prend naissance au niveau de récepteurs localisés dans les organes profonds de la vie de relation (muscles, ligaments, os) tels que les fuseaux neuromusculaires (avec leur rôle dans l’entretien du tonus musculaire), les organes musculo-tendineux de Golgi (enregistrement de tension), les corpuscules de Pacini (pression profonde). Les influx se propagent le long des voies de la sensibilité proprioceptive inconsciente (faisceaux spino-cérébelleux direct de Flechsig et croisé de Gowers) jusqu’au cervelet. D’autres influx seront véhiculés jusqu’au bulbe par les voies de la sensibilité proprioceptive consciente (faisceau de Goll et de Burdach) en même temps que ceux de la sensibilité extéroceptive épicritique. Cette sensibilité proprioceptive est à l’origine du sens de la position relative des segments du corps et de l’appréciation de leurs déplacements; de la régulation du tonus musculaire; de la statique et de l’équilibration.• 1935; angl. proprioceptive (1927), de (re)ceptive♦ Physiol. Sensibilité proprioceptive, propre aux muscles, ligaments, os.proprioceptif, iveadj. PHYSIOL Sensibilité proprioceptive: sensibilité nerveuse à divers stimuli (pression, tension, etc.) affectant les muscles, les tendons, les os et les articulations.⇒PROPRIOCEPTIF, -IVE, adj.PSYCHOPHYSIOL. ,,Qui se rapporte au fonctionnement des propriocepteurs`` (Méd. Biol. t.3 1972). Réflexe proprioceptif. Allons-nous supposer que l'excitation extéroceptive ou proprioceptive a réveillé chez lui [le normal] des «résidus kinesthésiques» qui tiennent lieu de mouvements effectifs? (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.126). Est-ce parce que le labyrinthe nous renseigne sur nos déplacements dans l'espace qu'il est proprioceptif, mais le tact, la vue nous renseignent aussi sur nos déplacements, et leur fonction doit-elle devenir proprioceptive pour cela? (PIÉRON, Sensation, 1945, p.40).— Sensibilité proprioceptive. Sensibilité propre aux organes profonds de la vie de relation, os, articulations, muscles, ligaments, par opposition à la sensibilité extéroceptive (tactile) et à la sensibilité intéroceptive (viscérale). Récepteurs de la sensibilité proprioceptive. Un de ces schémas posturaux sans but extérieur, où le corps joue une sorte de monologue moteur avec la conscience de ses attitudes, avec son équilibre ou simplement avec le libre jeu de ses ébats (sensibilité proprioceptive) (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.193). V. intéroceptif ex.♦Empl. subst. V. extéroceptif, s.v. extéro- A 1 ex. de Piéron.REM. 1. Proprioception, subst. fém. a) Activité de la sensiblité proprioceptive; p.méton., résultat de cette activité. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). b) Perception qu'a l'homme de son propre corps, par les sensations kinesthésiques et posturales en relation avec la situation du corps par rapport à l'intensité de l'attraction terrestre. Les données de la proprioception sont sensorielles et proviennent des trois sources suivantes: tactile (...), kinesthésiques [sic] (...), labyrinthique. L'accumulation des données de la proprioception fournit à l'être humain son schéma corporel (Lar. encyclop. Suppl. 1968). 2. Proprioceptivité, subst. fém. Ensemble des sensations résultant de la perception qu'a l'homme de son propre corps et renseignant sur l'activité du corps propre (sensations kinesthésiques et posturales) (d'apr. GREIMAS-COURTÉS 1979). Synon. thymie. On entendait d'abord par «schéma corporel» un résumé de notre expérience corporelle, capable de donner un commentaire et une signification à l'intéroceptivité et à la proprioceptivité du moment (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.114).Prononc.:[
], fém. [-i:v]. Étymol. et Hist. 1935 (Arts et litt., p.36-4). Formé de proprio-, élém. tiré du lat. proprius «propre» (v. ce mot) et de [ré]ceptif, cf. extéroceptif (s.v. extéro-) et intéroceptif. L'angl. proprioceptive est att. dep. 1927 (v. NED Suppl.2, s.v. exteroceptor).
proprioceptif, ive [pʀɔpʀijosɛptif, iv] adj.❖♦ Didact. (physiol.). || Sensibilité proprioceptive, propre aux muscles, ligaments, os, par oppos. à la sensibilité tactile (dite extéroceptive) et à la sensibilité viscérale (intéroceptive). || Espace proprioceptif. || On reconnaît mal sa propre voix enregistrée, car la transmission purement aérienne du son est différente de ce qu'elle est lorsqu'elle est associée à la transmission proprioceptive.1 C'est (…) par apport à l'axe orienté de la pesanteur que nous construisons fondamentalement notre représentation, grâce à un repérage sensoriel conjuguant les impressions labyrinthiques d'origine maculaire, les impressions tactiles, enfin les impressions émanant des différents récepteurs situés dans les muscles, les aponévroses, les tendons, les capsules et les ligaments articulaires (récepteurs de la sensibilité proprioceptive).J. Guillerme, la Vie en haute altitude, p. 106.2 La sensibilité du corps propre est celle que Sherrington a appelée proprioceptive, par opposition à la sensibilité extéroceptive, qui est tournée vers l'extérieur et qui a pour organes les sens. À chacune des deux répondent des formes d'activité musculaire distinctes, bien qu'étroitement conjuguées.Henri Wallon, l'Évolution psychologique de l'enfant, p. 49.
Encyclopédie Universelle. 2012.